Certification des médias africains: Trois organismes de la CEDEAO échangent sur le référentiel JTI/RSF et les modalités d’audit des certificateurs à Abidjan

Les trois organismes d’accréditation de la CEDEAO, Nigeria national accréditation system(NiNAS), Ghana national accréditation service (GhaNAS) et le Système ouest africain d’accréditation ( SOAC) tiennent une réunion d’information sur le référentiel de Journalism Trust initiative de Reporters Sans Frontière (JTI/RSF) des structures d’accréditation de la CEDEAO du 14 au 15 septembre à Abidjan.

Cette réunion, sous forme d’atelier, à laquelle participent les points focaux nationaux des pays(Cap-vert, Gambie, Guinée, Liberia, Sierra Leone) qui n’ont pas encore d’organisme national ou régional vise une meilleure appropriation du référentiel JTI/RSF, ainsi que les modalités d’audit et les perspectives de développement du nombre de certificateurs accrédités. Il s’agit concrètement de mener des réflexions sur l’accréditation de la compétence des organismes qui certifient la fiabilité des productions des organes de presse. Et cela, en s’appuyant sur le référentiel international mis en place par Journalism Trust initiative de Reporters Sans Frontière que les médias doivent appliquer pour garantir la qualité de leurs productions( articles, émissions radio , TV etc).

Pour Aka Jean Joseph Kouassi, conseiller technique de l’organisme des Nations Unies pour le développement industriel, cette rencontre d’informations est la preuve que l’infrastructure qualité, fruit de beaucoup de sacrifices , patiemment construite pendant plus d’une vingtaine d’années, joue désormais pleinement son rôle pour le développement de la région. Pour cela, il a tenu à féliciter le JTI/RSF et le SOAC qui joignent leur force, afin de permettre aux structures d’accréditation de la CEDEAO de faire le point des différents chantiers de ce domaine technique. A juste titre, M. Gbaguidi a salué ce référentiel international JTI/RSF pour l’évaluation des médias, car l’information crédible est très précieuse. « L’ONUDI est particulièrement fière d’avoir accompagné le processus qui a permis au SOAC de signer les accords de reconnaissance mutuelle de l’AFRAC et de la Coopération internationale des laboratoires (ILAC) en avril 2022(..) Notre assistance se poursuit afin que les trois organismes soient rapidement membres signataires de ces trois faîtières… », a-t-il ajouté, remerciant les gouvernements du Ghana, Nigeria et de la Côte d’Ivoire pour leur appui au bon fonctionnement desdits organismes d’accréditation.

Marcel Gbaguidi, directeur général et représentant résident du SOAC à Abidjan, président de la coopération en accréditation de la CEDEAO(ECORAS) qui s’exprimait au nom du directeur de l’Industrie commission CEDEAO, M. Kaboré Lassané, a indiqué que dans le contexte actuel, la question de la fiabilité des productions de presse demeure une préoccupation majeure. C’est pourquoi, il est primordial d’avoir des structures d’accréditation de ces entreprises sur le continent. ET d’exhorter les trois organismes d’accréditation à poursuivre leurs efforts pour « signer dans les meilleurs délais possibles les accords de reconnaissance mutuels de la Coopération africaine d’accréditation (AFRAC) dans le domaine de la certification des produits et services… »

Celestine Okanya, président du Pan African quality infrastructure de l’union africaine(UA), par ailleurs directeur général de NiNAS, a relevé l’importance de cette initiative qui augure d’un avenir meilleur pour la presse ouest-africaine voire toutes les régions de l’Afrique.

De son côté, Marc Aboflan, directeur régional Afrique du JTI/RSF , a confié qu’une dizaine de médias ivoiriens ont déjà manifesté leur intérêt à ce processus de certification auprès du bureau norme audit( BNA, certificateur pré-accrédité). « Nous tenons à ce que notre norme soit crédible, et pour cela il faut qu’elle soit portée par l’infrastructure qualité (…) pour être sûrs que les certificats qui seront délivrés aux organes de presse demain seront de qualité », a-t-il insisté, sans manquer de souligner la bonne collaboration entre JTI/RSF et le SOAC.

Notons que la certification selon le référentiel JTI donne des garanties sur plusieurs éléments clés dans la fiabilité de l’information, notamment identité et transparence, professionnalisme et responsabilité. Et la certification JTI est délivrée par des certificateurs de média dont la compétence doit être reconnue par une accréditation. D’où la collaboration étroite du JTI avec les organismes d’accréditation opérationnels à l’échelle mondiale.

 

Auteur: Daniel Coulibaly

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