Côte d’Ivoire : des 27 371 réfugiés arrivés sur le sol ivoirien,15 835 sont officiellement identifiés

M. Papa Kysma Sylla, Représentant du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés en Côte d’Ivoire a animé une conférence de presse pour présenter les derniers chiffres du rapport Tendances mondiales 2023 du HCR sur la Côte d’Ivoire et au niveau international, lundi 19 juin au siège du Bureau du HCR-Abidjan. Cela en prélude à la célébration de la journée mondiale des réfugiés ce mardi 20 juin 2023. Cette année le slogan choisi est « De l’espoir loin de chez soi » qui met l’accent sur la recherche de solutions en faveur des réfugiés ainsi que sur l’importance de l’inclusion.

Selon M. Papa Kysma Sylla, 27371 (ce qui fait 5122 ménages) réfugiés dont 15835 physiquement identifiés (3898 ménages) sont arrivés sur le sol ivoirien à la date du 15 juin 2023. Ce qui représente 45% d’hommes et 55% de femmes. Des 15835 (qui bénéficieront d’assistance), 12229 sont identifiés avec biométries. Il a souligné que ces demandeurs d’asile sont principalement dans l’extrême nord du pays dans les régions du Tchologo et du Boukani, où deux sites ont été construits pour les accueillir. Les grandes villes d’accueil sont Tougbo, Ouangolodougou, Ferkessedougou, Kong, Tengrela, Sokoro, Sinématiali, Bouna, Téhini, Doropo etc. Les causes fondamentales sont les persécutions, les conflits armés, les menaces, les intimidations et bien d’autres évènements perturbants l’ordre public etc. Et ils proviennent pour la plupart du Burkina Faso (15 633), du Mali (176), du Niger (16) et la Mauritanie (7).

Pour leur installation, à en croire au patron du HCR à Abidjan, l’Etat ivoirien a entièrement financé la construction de 2 sites (1000 abris par site en finition) dans le nord-est du pays d’une capacité d’accueil de 5.000 personnes par camp de refugiés. « Le gouvernement s’est engagé à assister ces refugiés pendant trois mois sous fonds propre. Et depuis que je suis dans l’humanitaire en Afrique, c’est la première fois. L’Etat ivoirien est donc le premier bailleur des réfugiés », a fait savoir M. Sylla, saluant cette disponibilité des autorités ivoiriennes à apporter leur soutien aux demandeurs d’asile à travers des programmes de développement qui leur permet d’avoir accès à l’éducation et à la santé, appuyés par les actions des agences des Nations Unies. Tout de même, il a reconnu qu’il y a d’énormes défis d’ordre sécuritaire, la capacité d’accueil des sites, et surtout la cohésion sociale dans les zones d’accueil des réfugiés (puisqu’ils continuent de rentrer sur le sol ivoirien). « (…) La Côte d’Ivoire doit continuer à être un pays d’asile, à ouvrir ses frontières aux réfugiés. Pour cela, il faut que l’arrivée des réfugiés ne soit pas une cause de déstabilisation de la sécurité ou de la paix dans ces régions… Il est primordial que cette cohésion sociale soit préservée dans les zones d’accueil », a indiqué Papa Kysma Sylla. C’est pourquoi, il a encouragé le gouvernement ivoirien à mettre plus l’accent sur l’accès à l’asile politique des demandeurs d'asile.

Au niveau de la situation du rapatriement volontaire, il faut noter qu’en 2011, 318 259 personnes ont été rapatriées. A la date du 25 décembre 2022, 21 243 sont volontairement revenus au pays en provenance du Libéria, Ghana, Guinée, Togo, Mali etc. 119 119 rapatriés ont été assistés par le HCR depuis le début du rapatriement volontaire en terre ivoirienne. Et près de 30 000 réfugiés ivoiriens ont décidé de rester dans leur pays d’accueil à travers le monde, a confié ce fonctionnaire des Nations Unies. 

Sur la situation des apatrides dans notre pays, le représentant du HCR a soutenu qu’en 2019 une étude conjointe avec le gouvernement a permis de dénombrer 1,6 millions de personnes frappées d’apatridie. Mais que le HCR a revu à près de 900 mille, selon ses critères tout en considérant le chiffre du gouvernement. « Le HCR et le gouvernement travaillent de concert à trouver des solutions durables aux cas des apatrides dans le pays. Cela fait partie de ses missions », a-t-il rassuré, sans manquer de saluer l’engagement des autorités ivoiriennes à solutionner cette problématique.

Ailleurs dans le monde, il faut savoir que 108,4 millions de personnes ont été forcés de quitter leur pays pour trouver une terre d’accueil. Une augmentation qui représente 19 millions par rapport à fin 2021. Malheureusement, pendant que les fonds d’assistance des réfugiés régressent, le nombre des réfugiés augmente. « Une solidarité remarquable continue d’être manifeste envers les réfugiés et autres personnes déplacées de force dans le monde. Mais cette attitude ne saurait être considérée comme acquise et nécessite une solidarité mondiale et un partage des responsabilités par la communauté internationale... », a insisté le patron du HCR à Abidjan. Pour qui le forum mondial sur les réfugiés de 2023 permettra de démontrer encore cette solidarité des États à travers de nouveaux engagements à aider les réfugiés et les communautés qui les accueillent.

 

Auteur: Daniel Coulibaly

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