En raison de leur nature, les agences de presse doivent être le fer-de-lance de la lutte contre les ‘’fake news’’ ou fausses informations encore appelées ‘’infox’’, suggèrent des représentants de ces médias réunis à Sofia, en Bulgarie, à l’occasion de leur 6ème Congrès mondial.
Au cours d’un panel intitulé ‘’Fake news’’ organisé vendredi, les différents animateurs ont levé un coin de voile sur les stratégies de leurs organisations respectives pour combattre l’infox notamment par le ‘’fact checking’’ ou la vérification des faits.
Pour Thomas Kent, professeur associé à Harriman Institute de l’Université de Columbia, aux Etats-Unis, les agences de presse, « même si elles ne peuvent pas sauver le monde, doivent former leurs collaborateurs et les sensibiliser aux dangers des fausses informations ». Les journalistes doivent vérifier et démentir chaque déclaration fausse, préconise-t-il.
Selon Mohamed Jalal Alrayssi, directeur exécutif de l’agence de presse émiratie WAM, il est important que les journalistes aient les moyens de vérifier la véracité des informations. A cet effet, WAM compte énormément sur le relationnel et les partenariats de tous genres pour que ces acteurs puissent avoir accès, via les TIC, plus rapidement à l’information.
Anna Johnson, directrice pour l’Europe et l’Afrique à l’agence Associated Press (AP) s’est appesantie sur la désinformation. AP, dit-elle, a une approche multilatérale à travers une équipe de ‘’fact checking’’, ceci n’étant pas suffisant, elle noue des partenariats avec Facebook pour essayer de parvenir à ses objectifs éditoriaux. AP utilise aussi différents outils pour vérifier si les images diffusées ne sont pas fausses, poursuit-elle.
L’Indien Siddharta Dubey, professeur de journalisme à Ashoka University, a relevé la confiance perdue dans les médias de son pays. Interloqué par l’ampleur des ‘’fake news’’ en Inde, il fonde son espoir sur les étudiants pour trouver des réponses à ce phénomène qui irradie la planète.
La transparence dans les procédures de rédaction pour garantir la crédibilité, la formation des journalistes et l’éducation des jeunes aux médias constituent les piliers de lutte contre l’infox proposées par Eric Wishart de l’Agence France-Presse (AFP).
L’Ukrainien Oleksandr Kharchenko de l’agence UKRINFORM souhaite une lutte énergique contre les fausses informations qui sont le pendant, dans la sphère de l’information, de ce que représente le blanchiment d’argent dans les milieux économiques et financiers.
Le panel avait pour modérateur Farid Ayar, secrétaire général de la Fédération des agences de presse arabes (FANA).
Portant sur le thème ‘’L’avenir de l’information’’, le 6ème Congrès mondial des agences de presse est organisé par le Congrès international des agences de presse (NAWC), le Conseil international des agences de presse (NACO) et l’Agence bulgare de presse (BTA).
AIP
Auteur: LDA Journaliste