Beaucoup de Subsahariens, traumatisés, cherchent à fuir la Tunisie après les violences racistes survenues fin février, rapporte, mardi 21 mars 2023, le quotidien belge “Le Soir”.
“Placée au cœur des migrations africaines (…) la Tunisie, elle-même accablée par une crise sociale et financière, a démontré qu’elle préférait satisfaire les pulsions xénophobes”, écrit le correspondant du journal à Tunis, dans un article intitulé “Les vies bouleversées des Subsahariens en Tunisie”.
La déclaration du président Kais Saied, le 21 février dernier, qui dénonçait le déferlement de «vagues de migrants» comme l’instrument d’un «plan criminel» voulant “réduire la Tunisie à sa dimension africaine et de la dépouiller de son appartenance arabe et islamique», a eu pour effet de déclencher une chasse à l’homme, souligne le grand tirage.
Le journal cite les témoignages de plusieurs victimes de cette vague de violence xénophobe, pour qui “plus question de rester dans un pays où ils sont désormais indésirables, mais qui n’a rien d’autre à proposer qu’une détention à durée indéterminée”.
“Une rupture terrible dans des parcours de vie déjà chahutés”, commente Le Soir.
Par ailleurs, le journal relève que la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, et son homologue portugais, João Gomes Cravinho, ont été dépêchés par l’Union Européenne dans une “Tunisie à la dérive”.
Les diplomates ont été mandatés lundi par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, pour mener d’urgence une mission d’évaluation de la situation en Tunisie, qu’il voit au bord de “l’effondrement”.
“Il est impératif pour nous d’éviter un effondrement économique et social, et de soutenir la population tunisienne”, a souligné M. Borrell, cité dans la publication.
Depuis l’été 2021, des ONG et les principaux partis d’opposition dénoncent une «dérive autoritaire» en Tunisie.
Un nouveau Parlement aux prérogatives très limitées et issu d’élections boudées par la population a été inauguré la semaine dernière, 20 mois après le démantèlement de l’ancienne assemblée par le président Saied pour instaurer un système hyper-présidentialiste, rappelle le journal.
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