Le premier Ministre Ethiopien Abiy Ahmed est arrivé ce vendredi 07 juin à Khartoum. Il y représente l’organisation sous régionale Est Africaine, l’IGAD (Autorité Intergouvernementale pour le Développement) qui appui l’Union Africaine dans sa résolution à la crise soudanaise.
L’UA décidé de sanctionner et de suspendre le Soudan le 06 juin dernier suite à la répression sanglante du Sit- in devant le quartier général de l’armée. Une fois de plus, l’UA demande à l’armée de remettre officiellement le pouvoir à une autorité de transition dirigée par des civiles. Elle lance aussi le début d’un mécanisme d’enquête pour tenter d’établir les responsabilités exactes dans la répression des manifestations.
Le Comité des médecins proche des manifestants, évoque au moins 108 morts comme bilan. Et qui dit n’avoir pas donné 60 jours. Mais jusqu’à 60 jours aux militaires pour rendre le pouvoir.
Il faut rappeler que l’ambassadeur Sierra léonais à l’UA disait que le Conseil de Sécurité pouvait intervenir si besoin. Et c’est le cas. Notamment avec la violente répression de l’évacuation du Sit- in de Khartoum lundi 03 juin et la répression qui a suivie.
Violence condamnée fermement par l’organisation continentale. Elle mandate sa Commission des Droits Humains et des Peuples et le président de la Commission, Moussa Fakhir pour faire des propositions concrètes dans l’optique d’enquêter sur les responsabilités.
Le Conseil de Paix et de Sécurité réitère pour la 4e fois depuis le 15 avril, la nécessité de remettre le pouvoir à une autorité sous conduite civile. Les militaires doivent le faire sans plus de délai. Faute de quoi, ils s’exposent à des sanctions selon les textes de l’UA. Cela pourrait être des interdictions de visa ou des mesures commerciales.
En attendant, le Soudan est suspendu de toutes les activités de l’UA. L’organisation qui va travailler concomitamment avec l’IGAD pour ramener tout le monde à la table de négociation.
En pompier diplomatique dans la région après avoir signé la paix avec l’Erythrée, son action a été saluée dans le monde entier. Il a ensuite tenté d’apaiser les tensions au Soudan du Sud entre l’Erythrée et Djibouti ou encore entre le Kenya et la Somalie
On verra si l’influence du Premier ministre sera suffisante. Alors que les soutiens les plus puissants du régime soudanais sont l'Arabie Saoudite, l'Egypte et les Emirats Arabes Unis.
Ces derniers n’ont pas lâché Khartoum. Ryad et Abu Dhabi ont pour l’instant, produit un communiqué très timide le jeudi 6 juin dans lequel les saoudiens disent suivre avec une grande inquiétude les développements qui ont entrainé les morts et les blessés. Les émirats ont souhaité que la sagesse, la voie de la raison et un dialogue constructif l’emporte. Les pays ont appelé à la reprise du dialogue. Proposition que rejette catégoriquement la coalition civile.
Mohamed compaoré
Auteur: LDA Journaliste