Lors de la Cérémonie de remise des rapports annuels 2016 et 2017 de l’inspection générale d’état. Le président de la république, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara déplorait l’action des services de communication des ministères face aux rumeurs et réseaux sociaux.
Le président de la République a donc saisi cette occasion pour mettre en relief son indignation, sa frustration à l’encontre des aux actions des services de communications des ministères qu’il juge insatisfaisantes face aux rumeurs et les réseaux sociaux.
Nous nous obligeons à mettre le pied dans le plat, en produisant cette réflexion qui, nous l’espérons, constituera le début d’une résilience pour tout ce corps de métier aujourd’hui stigmatisé, espérons que cette résilience aboutisse à une reconstruction d’actions innovantes, efficaces et efficientes des services de communications des ministères, pour le bien de nation Ivoire.
Avant tout propos, pourquoi prévenir l’insuffisance de l’action des services de communication des ministères et lutter efficacement contre elle ? En effet, des idées reçues : telles, « La communication est la seule affaire d’anciens journalistes, ça a toujours existé ainsi», « Les jeunes diplômés sont de plus en plus nombreux dans la communication », « Il suffit de publier le calendrier de visite du ministre pour qu’on admette qu’il y a action de communication», « C’est aux ministres de régler le problème, pas à l’état encore moins au citoyen, c’est eux qui désignent leurs communicateurs », « Ce sont de mauvais communicants car ils sont de la mauvaise école », « On ne peut rien faire contre l’effet de groupe »,… sont des stéréotypes qui doivent être combattus car ce sont de véritables freins à la prise en charge de ce problème collectif qui impacte négativement la bonne marche de la nation.
En plus du fait qu’une communication sectoriel ou globale sereine favorise la cohésion sociale, deux autres raisons peuvent être dégagées pour prévenir et lutter contre l’insuffisance de l’action de communications des ministères : il s’agit d’un problème collectif car la responsabilité est partagée ; les conséquences de cette problématique portent sur tous les acteurs de la communication et la nation en générale et ne sont pas négligeables.
À qui la faute ? Un problème collectif
« C’est la faute des directions de communication ! », « C’est la faute des autorités dirigeantes ! », des communicateurs inconscients, incompétents et avides d’argent, des mauvais communicants, équipe de communication indifférente à la vie des ministères… Ces clichés sont propices à la stigmatisation de certains « responsables » de communication des ministères.
En réalité, les causes de l’insuffisance (d’inefficacité et d’inefficience) de la communication des ministères sont multiples et la responsabilité est collective. L’insuffisance communicationnelle gouvernementale ou ministérielle c’est selon, n’est pas seulement l’affaire de quelques individus isolés. Elle doit concerner l’ensemble des membres des cabinets ministériels, le climat global de l’état, et relever d’une politique informationnelle et communicationnelle élaborée.
Le centre d’intérêt doit donc, moins porter sur une « chasse aux sorcières », sur l’accusation et la recherche des responsables, que sur les solutions à apporter. Ce n’est pas un travail de policier qu’il faut entamer, mais un travail de réflexions et citoyen. Au lieu de se centrer sur une position jugeante et sanctionnante, il semble plus pertinent d’adopter une position de compréhension et d’évaluation constante de l’action globale de communication de l’état (gouvernement), du corps de communicant et administratif.
Conséquences importantes, pour tous
Un climat national perçu comme insuffisant en actions de communication peut avoir des conséquences sur la motivation, l’absentéisme des fonctionnaires, le désintérêt, le laisser-aller, les résultats sectoriels et/ou globaux des politiques économiques mises en œuvre par l‘état, le sentiment d’insécurité... Il n’y a pas de conséquences uniquement sur les victimes de situations communicationnelles insuffisantes, on en retrouve également chez les « auteurs » et les consommateurs des actions de communication, bref tous les ivoiriens et citoyens vivants en Côte d’Ivoire en subissent les impacts et les effets négatifs.
Par exemple, dans le cas du ministère de l’intérieur et de la sécurité, prenons le cas des enfants en conflits avec la loi (enfants microbes), des conséquences négatives se remarquent tant chez leurs victimes que chez ces enfants eux-mêmes, les applicateurs de loi (policiers et gendarmes) et les témoins, se caractérisent soit en isolement, peur, repli sur soi, sentiment d’impunité/d’impuissance, manque d’empathie, solitude, troubles anxio-dépressifs, perte de concentration, marginalisation, sentiment de lâcheté, agressivité, phobie de la rue…
Et pourtant, les dernières opérations policières « EPERVIER I, II » etc, ont produit des résultats probants qui jusqu’à ce jour, ne font aucunement l’objet d’une action de communication qui aurait permis aux Ivoiriens et citoyens de mieux apprécier le travail (de la police), mais hélas ! Comme d’habitude, on attend une autre crise majeure pour se justifier à travers des communiqués sans liens avec la situation.
L’insuffisance de communication entraîne de la souffrance chez les ivoiriens, les citoyens et cède plus d’espace à la rumeur nocive. Elle peut aussi entraîner chez les autorités des mauvaises prises de décisions, de voir les résultats escomptés, des politiques économiques et de développement diminuer, voire improductives… Les conséquences de la mauvaise maitrise de la communication à quelque niveau (état, gouvernement) sont importantes et touchent tous les acteurs concernés.
Le président de la république Son excellence Monsieur Alassane Ouattara ne dit pas autre chose que nous n’affirmions. Ses propos lors de la récente cérémonie de remise de rapport de l’inspection générale d’état, nous édifient et démontrent du caractère symptomatique de l’absence de doctrine (politique) de communication qui, malheureusement, laisse la place à la désinformation, à la mesinformation, à l’Intoxication, à la calomnie, au leurre, et à la rumeur négative, la liste est non exhaustive.
QUELLES PISTES POUR INTERVENIR ?
Puisque le problème de l’insuffisance de la communication en Côte d’Ivoire est collectif, la prise en charge doit également l’être, donc être globale et en profondeur. Il faut agir ensemble : classe politique, corps administratif, intervenants spécialisés (services de renseignements et de sécurité), système judiciaire, politiques sociales et économiques. Divers dispositifs d’intervention existent déjà et les acteurs peuvent se mobiliser à tous les niveaux suivant les besoins pour corriger cette problématique.
Dispositif de défense informationnelle
Manipulation, désinformation et stratagèmes sont aussi anciens que le conflit (crise de la communication). Or, voici qu’à la place de la «société de l’information», pacifique et transparente attendue au tournant de notre marche vers l’émergence en 2020, citoyens avec à leur tête, le Président de la république, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, entreprises et État découvrent le risque informationnel global qui plombe en partie les politiques économiques, du fait de la non maitrise de la communication aussi bien sectoriel que global de l’état.
Il prospère non pas malgré, mais grâce à la conjonction des réseaux et du numérique.
En dépit de possibilités sans précédent de savoir et de faire savoir dont dispose les acteurs des services de communications, il est de plus en plus difficile de distinguer la réalité, l’erreur ou la falsification, de cerner le leadership transformationnel des communications étatiques sur les chapelles déstabilisatrices. Cela vaut qu’il s’agisse d’une panique financière (affaire agro-business) ou du « message » terroriste et de sécurité (attaque de Grand-Bassam, phénomène des enfants en conflit avec la loi), de l’appréciation du risque technique ou d’une campagne d’influence, d’une vraie rumeur électronique ou d’un faux complot (affaires carburants sales vendus en côte d’ivoire, cacao sales de la déforestation, riz chinois en plastique…).
Notons au passage que la surinformation conduit souvent à la mésinformation ou au déni du réel.
Ainsi, traiter, acquérir, protéger l’information, empêcher l’adversaire ou le concurrent d’en faire autant, anticiper, perturber ou contrôler ses perceptions, jouer sur les images/les codes et les cadres d’interprétation qui déterminent l’opinion : ces éléments devraient s’intégrer à la stratégie globale de politique informationnelle et économique.
Ceci débouchant souvent sur une guerre « cognitive », mais implique, par ailleurs, des croyances et des valeurs, lesquelles valeurs et croyances ne peuvent tirer leur essence que dans la vision du chef de l’état, son excellence Monsieur Alassane Ouattara, garant de la stabilité et du développement économique de ce pays..
Loin de nous, l’idée de faire l’apologie des « manufactures du consentement », telle la propagande d’État ou la publicité. Nous tentons ici d’en montrer les bases scientifiques, autant que les limites. Encore s’agit-il de stratégies directes, ostensibles, de persuasion à adopter.
D’autres stratégies dites indirectes visant à obtenir du pouvoir ou à produire un dommage sur un manipulateur/médisant ou un adversaire en utilisant des médiations : tels les relais d’opinion, médias, contrôle des flux informationnels, formatage des modes d’appréciation et de comportement. On les nomme suivant le cas désinformation, lobbying, influence, diplomatie publique, emprise médiatique…, peuvent faire l’objet d’appropriation par nos communicants. Elles ne sont pas nécessairement scandaleuses, immorales ou terrifiantes et peuvent se révéler extraordinairement efficaces et efficientes (le modèle des pays d’Asie du sud-est en témoigne, à travers déjà le dress-code – uniformes des travailleurs-, sourire et courtoisie chez le coréen du sud …).
Leur credo est la dominance informationnelle, c’est ce qui manque à nos services de communication, quoi qu’elles (stratégies) remettent en cause les frontières entre politique économique ou privé. On les trouve employées partout, ces stratégies de communication en géostratégie, dans la vie publique ou culturelle etc...
Ce n’est donc pas en publiant des photocompositions, photocollages des réalisations d’infrastructures économiques (photos des routes bitumées et du pont HKB) sous l’ère de la gouvernance du président Alassane Ouattara que les citoyens seront efficacement informés sur les actions gouvernementales, cerneront les impacts et effets desdites actions gouvernementales et s’approprieront les valeurs d’aptitude au développement, d’entrepreunariat ou investiront dans le secteur productif, les piliers d’un développement durable.
Mais plutôt en se dotant d’instrument de défense informationnelle qui sache mettre l’état en situation de proactivité, d’état stratège et d’état partenaire, c’est ainsi que nous irons confortablement a cet émergence en 2020.
Acteurs de la communication étatique en Côte d’ivoire, les propos du président de la république, au-delà de mettre en relief la frustration présidentiel, doit vous inviter à vous reconstruire, vous devez pouvoir mettre l’information pertinente au cœur de votre activité de communication parce que l’information (tout court) est avant tout, le cœur de votre métier.
Par ailleurs, nous pensons que le Conseil National de Politique Economique dont l’outil de travail édicté à sa création, notamment l’intelligence économique et stratégique, serait le cadre global indiqué pour la définition d’une politique globale de défense informationnelle, de laquelle des tactiques sectorielles de communication en rejailliront.
Vivement que ce conseil installé depuis avril 2018 montre enfin, sa dimension opérationnelle, afin que les mauvaises langues ne médisent encore sur ce formidable instrument qui devrait booster la marche de l’éléphant Ivoire, ce serait là aussi, une formidable occasion pour les communicateurs d’état de réduire la frustration du président quand a la problématique de l’insuffisance de leurs actions pour le compte des ministères et du gouvernement.
Découragement n’est pas Ivoirien, allons seulement !
Yeo Moustapha analystes des systèmes de l’information et spécialiste en intelligence économique et stratégique
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Auteur: LDA Journaliste