La deuxième édition de Les RDV D’ALLIANCE, plateforme de partage d’expériences et de réseautage des acteurs de l’écosystème entrepreneurial, s’est tenue le vendredi 7 juin 2024, au Capitol Hôtel d’Abidjan, Cocody Riviera Golf. Organisée par le Cabinet Alliance Conseils, elle avait pour thème « Pourquoi les institutions financières hésitent-elles à financer les PME ? ».
A cette interrogation, Désiré Kadio-Morokro, Directeur-Associé Alliance Conseils, l’un des panelistes, a répondu que le plus souvent les patrons des PME n’ont pas les bonnes pratiques ; c’est-à-dire qu’ils ne déterminent pas le capital social, avant de constituer leur entreprise, ne répondent pas aux règles de la traçabilité, de la bonne gouvernance et la stratégie de développement. Pour être financés, « leur besoin en financement doit s’inscrire dans un cadre global de développement et de croissance. Ils doivent faire montre de transparence et de structuration tant comptable que financier, mais également sur le volet institutionnel et être dans l’anticipation », a-t-il déclaré, exhortant les PME à se bâtir une notoriété et surtout se faire accompagner en termes de conseils.
Selon Siaka Tapsoba de Bridge microfinance, paneliste, les PME sont confrontés à trois grands défis majeurs, à savoir le manque de structuration, la traçabilité et la garantie [ en numéraire ou en biens( immobilier, voiture, terrain nu etc)]. « Les institutions financières vendent de l’argent, mais c’est l’argent de plusieurs clients ; donc à la fin de ce processus il faut regagner l’argent utilisé et aussi les intérêts (..) Une banque ou une institution financière n’a aucun intérêt à refuser de l’argent. L’accord de financement dépend plus des PME, parce qu’il y a des conditions à respecter, surtout la traçabilité des fonds », a insisté M. Tapsoba, conseillant de s’adresser également à l’agence emploi jeune et la société de gestion de crédit aux PME.
L’hésitation des institutions financières à financer les PME, pour Stéphane Doukouré, Directeur associé de CASA consulting et paneliste, est due à un manque d’informations du fait qu’elles ne sont pas suffisamment formalisées. « Les solutions de financement immédiates n’existent presque pas sous nos tropiques pour un problème de traçabilité ; c’est une question de confiance et elle se construit sur le long terme. Il faut savoir que les solutions existent, mais il faut remplir des conditions qui sont très souvent liées à la formalisation. (…) On ne peut pas se faire financer, si on ne passe pas par ce prisme. Ou alors il faut chercher des solutions alternatives ( en famille). Mais tant qu’on s’adresse à des institutions de financement, il est nécessaire de se mettre en conformité », a-t-il confié.
Le panel a été modéré par Jean-Victor Ayité, directeur général du Programme d’Appui aux stratégies sociales-PASS. Plusieurs chefs d’entreprise, des directeurs généraux, des entrepreneurs etc étaient à ce Rendez-vous trimestriel.
Auteur: Daniel Coulibaly