Le président de la Ligue ivoirienne des organisations professionnelles agricoles (LIDOPA), Jean Michael Kouassi, propose une implantation accrue de la chefferie traditionnelle, afin de juguler le travail des enfants dans la cacao culture. Dans un entretien, le mercredi 6 novembre 2024, il a expliqué que le Travail des enfants tel que perçu par le monde occidental, ne correspond pas aux réalités socio-culturelles ivoiriennes. Il soutient que le fait d’aller au champ avec les enfants n’est pas de la maltraitance. Morceaux choisis.
« Nous avons grandi avec nos parents. C'est vrai que nous allions à l'école, mais depuis la classe de CP1, nos parents nous emmenaient les, samedi, mercredi et dimanche au champ. Les Africains ont leur manière d'éduquer leurs enfants. Cependant depuis quelques années, force est de reconnaître qu’il y a des gens qui ont fait irruption dans le cacao qui procèdent autrement», dit-il.
Et de poursuivre : « Je veux dire qu’il faut distinguer nos pratiques éducatives, en Côte d’Ivoire, de ce que certains font. Quand on allait aux champs avec nos parents, à un certain âge, il y a des choses que les parents ne nous permettent pas de faire. On nous envoyait aller chercher l’eau à boire, donner la nourriture etc. Jusqu’à ce que tu aies un certain âge, on ne te donnait pas la manchette».
Le président de la LIDOPA pense que l’implication des garants de la tradition et la culture que sont les chefs traditionnels sera d’un concours précieux pour décanter les choses.
« A César, ce qui appartient à César, pour dire que la question du Travail de l'enfant est une question culturelle. Il faut une dose de solutions culturelles pour la traiter en profondeur. Quand vous avez 8 ans, il y a ce que vous devez faire. Quand vous avez 10 ans, il y a ce que vous devez faire ou ce que vous ne devez pas faire. Mais c'est au chef d'expliquer. Mais si vous confiez ce travail à des gens qui n’ont rien à voir avec ce que je viens de dire, cela signifie que nous n’atteindrons pas nos objectifs. Il suffit donc d’une volonté politique de l’État pour mettre chacun à sa place et que chacun joue son rôle», a soutenu M. Kouassi.
Il a indiqué que sa structure s’est impliquée dans ce combat pour éviter que le cacao ivoirien soit boycotté sur le marché international. A cet effet, il a rappelé les actions de sensibilisation sur le terrain pour convaincre les producteurs à changer de fusil d’épaule.
Auteur: Merlin Kouadio