L’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) Côte d’Ivoire a rencontré les communautés villageoises impactées par le Projet d’aménagement hydroélectrique de Singrobo-Ahouaty (PAHSA), situé dans le département de Tiassalé, les 30 et 31 juillet 2023.
L’objectif de cette visite était d’une part d’échanger et de recenser les problèmes liés à l’installation de ce barrage et d’autre part de partager les expériences, renforcer les compétences et favoriser la collaboration entre les membres des différentes communautés.
Ainsi, plusieurs activités ont meublé ces deux journées. Il s’agit notamment d’un dialogue ouvert et constructif entre les différentes communautés impactées par le projet de barrage thermique d’Antikou (Jacqueville) et le barrage hydroélectrique de Singrobo-Ahouaty, des partages d’expériences liés aux impacts du projet et des propositions de solutions aux autorités par les concernés. Sans manquer de dénoncer les impacts négatifs de certains investissements internationaux.
Le secrétaire général de la chefferie de Taboth, Ehui Jérôme, a présenté la situation qui prévaut au sein de sa communauté. « En 2019, nous avons été approchés par les autorités. Elles sont venues inspecter Jacqueville qui est composée de 44 villages avec la Compagnie Ivoirienne de Production d’Electricité (CIPREL). Le choix est tombé sur 3 sites du village de Taboth. Ne sachant pas les aboutissements dudit projet, nous avons accepté et ensuite Côte d'Ivoire Energies est arrivée. Nous avons été informés par courriers de la mise en place d'une centrale thermique internationale qui aura une puissance de 400 KW. Il fallait 30 hectares. On leur a proposé la location, ce qui a été refusé et l’achat des parcelles nous a été imposé à 2000 FCFA le m2. Nous avons engagé des discutions pour finalement obtenir le m2 à 3000 FCFA », a-t-il relaté, déplorant la dégradation de la route à cause des travaux de construction du barrage et la situation des populations d’Abreby, un autre village de la région de Jacqueville également impacté.
Le village d'Abreby bénéficie, tout de même, d’un centre de santé, d’une école maternelle et d’un foyer des jeunes. « Ce qui est encore insuffisant », a martelé la présidente des femmes de Abreby, Laurence Beugré.
Le responsable de la justice sociale et des programmes de l’ONG JVE Côte d’Ivoire, Nahounou Daleba, a expliqué la mission et les objectifs de son organisation, avant d’exhorter à l’union. « Si vous êtes bien structurés et organisés, vous obtiendrez gain de cause. Jeunes, femmes, vieux, mettez-vous ensemble et luttez. Nous sommes-là pour vous soutenir dans ce combat que vous avez décidé de mener, afin qu’on vous dédommage à un certain niveau dans le respect de la justice sociale », a-t-il soutenu.
L’ONG JVE Côte d’Ivoire travaille à la protection de l’environnement, à la promotion de l’agroécologie paysanne et à la lutte contre les changements par l’influence des politiques et des actions de terrains dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’action 2023-2025.
Une correspondance particulière de Marina Kouakou
Auteur: LDA Journaliste