Abidjan, le mardi 10 juin 2025 (LDA)- Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) lance un appel à la solidarité internationale pour éviter l’abandon de près de 185 000 personnes déplacées, suite à une réduction de l’aide financière qui menace de paralyser ses opérations dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest, rapporte AIP.
Le bureau multi-pays du HCR, établi à Abidjan en janvier 2024 pour répondre à la crise migratoire du Sahel, est confronté à un déficit budgétaire alarmant. Sur 57 millions de dollars sollicités pour son budget 2025, l’organisation n’a reçu que 16% des fonds, contraignant ses responsables à envisager une réduction drastique des activités d’ici la fin de l’année.
“La crise financière est venue soudainement et elle est très importante”, alerte le représentant multi-pays du HCR, Olivier Beer, en charge de coordonner l’assistance aux réfugiés installés en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Bénin et au Togo.
Les conséquences de cette pénurie budgétaire se font déjà sentir sur le terrain à travers les activités d’identification et d’encadrement des réfugiés qui tournent au ralenti, compromettant la surveillance des flux migratoires et la protection des populations vulnérables.
“Si nous ne pouvons pas retrouver du financement sur cette surveillance des frontières, alors là, oui, on aura beaucoup moins de visibilité sur les afflux”, prévient M. Beer, soulignant également la nécessité urgente de renforcer les services sociaux de base dans les régions d’accueil.
Le HCR plaide désormais pour un “sursaut de solidarité internationale” afin de soutenir les États côtiers qui portent le fardeau de l’accueil des populations déplacées du Sahel.
En Côte d’Ivoire seulement, les autorités gouvernementales évaluent les besoins à 12 millions d’euros pour couvrir les domaines prioritaires : alimentation, santé, éducation et cohésion sociale. Une situation démontrant le défi croissant que représente le financement de l’action humanitaire dans une région déjà fragilisée par l’instabilité sécuritaire et les défis socio-économiques. L’organisation onusienne met en garde contre les conséquences dramatiques d’un désengagement sur les conditions de vie des réfugiés, risques sanitaires accrus et tensions communautaires dans les zones d’accueil.
Une conférence ministérielle est prévue à Lomé en juillet prochain, en vue d’élaborer une stratégie sous-régionale pour la gestion des réfugiés.
Auteur: AO