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Sénégal/Révision de la Constitution : Bassirou Diomaye Faye dissout l'assemblée nationale

Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a dissout l’Assemblée nationale, en vertu de l’article 87 de la Constitution sénégalaise. Il l’a fait savoir dans une adresse télévisée à la nation, le jeudi 12 septembre 2024.

Le président Diomaye Faye dit avoir pris cette décision au regard de la situation politique délicate dans laquelle il se trouve, avec un parlement dominé par l’opposition, à commencer par le camp de son prédécesseur, Macky Sall.

Dans son message, Diomaye Faye accuse la majorité parlementaire de ramer à contre-courant de la volonté du peuple sénégalais et de promouvoir le culte du blocage.

« Le gage d’une collaboration franche avec la majorité parlementaire était une illusion qui entrave la mise en œuvre du projet sur la base duquel j’ai été élu ", a-t-il justifié, avant d’assumer : "Je dissous donc l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain, les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. Aujourd’hui, plus que jamais, l’heure est venue d’ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat".

Bassirou Diomaye Faye a donné quelques exemples, à savoir, le débat d’orientation budgétaire, annulé fin juin, après le boycott par les députés de la coalition de l’ex-président Macky Sall. Même scénario la semaine dernière, pour la proposition de supprimer le Haut Conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental, rejetée en bloc par les députés de l’opposition.

"C’est une stratégie bien ridicule de la part du président Faye pour protéger le soldat Sonko, alors qu’il y a deux jours, l’Assemblée a voté à l’unanimité des textes de lois qui ont été proposés par le président de la République", soutient le porte-parole de l’Alliance Pour la République, Seydou Gueye.

Selon lui, c’est après consultation du Conseil constitutionnel, du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale qu’il a usé de cette prérogative que lui confère la constitution du pays .

Le pouvoir dispose, avec cette annonce, de deux mois pour organiser des législatives. Il doit convaincre les populations de voter, le dimanche 17 novembre 2024, pour une nouvelle assemblée nationale.

 

Auteur: Pacôme Kouassi