La 23ème édition du Forum Pharmaceutique International(FPI) se tient du 3 au 6 juillet à Lomé au Togo. Placée sous la thématique centrale: "Accès universel aux soins : défis, enjeux et perspectives pour le secteur pharmaceutique", cette édition réunit près de 1500 participants du secteur pharmaceutique, notamment des chercheurs-enseignants, des officinaux, des grossistes-réparateurs, des industriels, des biologistes et des professionnels de la santé publique. Le Maroc est le pays invité d’honneur.

C'est la deuxième fois que le Togo accueille une édition du FPI. La première était la 8ème édition en 2007.

Cet évènement annuel qui rassemble des professionnels du secteur pharmaceutique, à savoir les ordres des pharmaciens, les syndicats des pharmaciens, les autorités de régulation, les facultés des pharmacies, les grossistes répartiteurs, les laboratoires de fabrication et bien d'autres acteurs de la santé, a pour objectif d’échanger sur l'actualité et l'avenir du secteur pharmaceutique africain.

La Première ministre du Togo, Victoire Tomégah-Dogbé, présidente de cette édition, a mis en avant plusieurs objectifs clés, tels que le renforcement du financement, l’amélioration de la gouvernance, la garantie de la disponibilité et de l’accessibilité des médicaments, tout en assurant un contrôle rigoureux de ceux-ci. Ces actions visent à offrir des services de santé de qualité et des médicaments sûrs, abordables et efficaces à chaque citoyen du continent.

" Dans un contexte mondial marqué par une superposition de crises de tous ordres, l’accès universel aux soins, qui est un droit fondamental, demeure un impératif pour le renforcement de la protection sociale et la résilience de nos populations… Face à des besoins sociaux croissants, l’accès aux soins de santé reste un chantier prioritaire tant sur le plan de l’offre que de la demande. Nous sommes convaincus que les solutions aux maux de l’Afrique émaneront de ses filles et fils, vaillants et valeureux", a déclaré la cheffe du gouvernement togolais.

Dr Arounan DIARRA, président de l’ONPCI et de l’Inter ordre des pharmaciens d’Afrique, a rappelé que, selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 60% des revenus des ménages sont reversés aux soins santé. Et la partie la plus importante de ce sondage est principalement concentrée sur les produits de santé et des médicaments. Ce discours vient relever l’importance de cette réunion de pharmaciens instituée à l’effet de poser les problématiques et les solutions appropriées pour l’amélioration de la prise en charge sanitaire des populations. C’est pourquoi, a-t-il fait observer, la carte pharmaceutique de l’Afrique montre des disparités avec les progrès significatifs dans le cas de l’accessibilité des produits de santé, comme c’est le cas au Maghreb et l’Afrique du sud. Soulignant que le plus gros retard est constaté en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale(dans les pays francophones), mais rattrapable par une production pharmaceutique locale.

« On ne peut avoir de système pharmaceutique résilient sans production locale. Les industries pharmaceutiques locales sont à créer, favoriser par notre espace en ce qui concerne la production. Le petit matériel médical peut être local puisque nos pays sont souvent premiers producteurs de caoutchouc, coton, etc…et aussi les produits génériques, sans oublier les produits issus de la pharmacopée africaine que nous présentons souvent sous forme de médicaments traditionnels améliorés. C’est ça l’unique secret.», a indiqué le président de l’Inter Ordre de pharmaceutique d’Afrique, espérant que les conclusions et recommandations des travaux puissent servir de boussole, afin de contribuer à avoir des médicaments accessibles aux populations africaines.

Les premières journées ont été marquées par des assemblées générales dont celle de l'Inter Ordre des Pharmaciens d'Afrique (IOPA), des syndicats, des distributeurs de produits de santé, des autorités de régulation et des institutions pharmaceutiques ivoiriennes. Il est prévu l’adoption des recommandations issues de l’intersession du 11 mai 2024 à Alger, le point de l’actualité pharmaceutique par pays, la réflexion sur le financement du Forum pharmaceutique international, l’attribution définitive de l’organisation de la 24è édition du FPI à la Tunisie.

Les assises ont également enregistré une conférence inaugurale du ministre togolais de la Santé sur le thématique centrale, une conférence de partage d’expériences du Maroc et du Togo, des sessions spécifiques telles que l’extension des missions du pharmacien, l’industrialisation pharmaceutique en Afrique et l’importance du circuit du patient et de la pharmacovigilance etc. Avec des experts parmi lesquels Dr COULIBALY Assane, panéliste, Dr OUATTARA Kanigui, président du syndicat ivoirien des pharmaciens privés(UNPPCI).

La Côte d’Ivoire est représentée par des délégations composées des conseillers de l'Ordre National des Pharmaciens de Cote d’ivoire(ONPCI), des cadres de la Direction Générale de la Pharmacie du Médicament et des Laboratoires (DGPML), et de la Centrale Pharmaceutique d'Achats (CPA).

Les travaux se poursuivent jusqu’au samedi 6 juillet 2024.