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Vendredi libéral/Diaspora ivoirienne : vers la mise en place d’un haut conseil consensuel

« (…) qu’on dise que les sommes transférées par la diaspora africaine peuvent égaler l’aide publique au développement; elle n’est pas toujours le cas pour l’ensemble des différents pays. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens de l’extérieur sont environ 1 million 240 mille personnes réparties à travers le monde. Et ces Ivoiriens contribuent entre 0, 7 à 1,4% au PIB de notre pays. Certes, elle n’est pas trop importante ; mais elle repose sur des transferts d’environ 200 milliards FCFA par an… », a déclaré vendredi à Abidjan Issiaka Konaté, directeur général des Ivoiriens de l’extérieur, à l’occasion du « Vendredi libéral », tribune de réflexions, de dialogues et de débats sur les enjeux de société.

« Ici en Côte d’Ivoire, nous avons commencé à traiter la question de la diaspora après 2011, avec une politique de gestion des Ivoiriens de l’extérieur par le gouvernement ivoirien. Tous les Ivoiriens qui sont à l’extérieur ne sont pas en détresse, il y a ces intellectuels et ces personnes qui rêvent de contribuer au développement socio-économique de la Côte d’Ivoire », a ajouté M. Konaté.

Cependant, fait-il remarquer, il ne faut pas occulter les défis auxquels est confrontée cette diaspora, notamment le rejet dans les pays d’accueil, les critiques dans le pays d’origine, etc ; notant une contribution réelle au niveau de la coopération sud-sud, culturel, footballistique…

« Il faut améliorer sa contribution au niveau économique, et l’Etat y travaille. Il a déjà octroyé 331 millions FCFA à 15 Ivoiriens (vivant en France) qui avaient des projets innovateurs, a confié le directeur général des Ivoiriens de l’extérieur, et devant aboutir à des créations d’entreprises en Côte d’Ivoire ».

« Il aura un mécanisme d’appui à l’investissement de la diaspora, même si le capital de la diaspora est encore mal utilisé… L’Etat va aider à la mise en place d’un haut conseil consensuel qui va représenter à la fois la diversité de la diaspora. Il s’agit de mieux organiser cette diaspora pour qu’elle occupe une place importante dans le développement du pays », a-t-il annoncé, estimant que ce sont des efforts qui doivent se poursuivent.

Citant un rapport de la Banque africaine de développement(BAD), Issiaka Konaté a soutenu que lorsqu’on arrive à augmenter les transferts de fonds d’environ 10%, on peut réduire la pauvreté de 2% dans les différents pays africains(…) la diaspora est donc un élément essentiel au développement d’un pays.

Magloire N’Déhi, chef de bureau de la Fondation Friedrich Naumann, a salué la collaboration parfaite avec le CERPAG, expliquant que la question de la mondialisation ne doit pas être seulement abordée uniquement dans les espaces politiques ou les recherches. Chacun devrait en faire une préoccupation gage d’une « Afrique moderne et forte », a-t-il insisté.

Le Dr Yéo Lancina, directeur du CERPAG, a relevé l’opportunité de cette tribune d’échanges qui a offert l’occasion aux universitaires, les chercheurs et libres penseurs, etc de s’approprier ce noble projet de l’Union africaine de faire de la diaspora africaine la 6ème région du continent pour l’intégration des peuples. « La diaspora est un facteur de développement », qu’il ne faut pas négliger, a-t-il clamé.

Le thème de cette rencontre était : « l’Afrique et sa diaspora à l’ère de la mondialisation ». Il a été abordé à travers 4 grands axes, à savoir Racisme, négrophobie, colonisation et mémoire ; Regards croisés: Afrique-Europe-Amérique: Ruptures, idées reçues, dialogues ; Diaspora et développement et l’Afrique face aux nouvelles Routes de la soie : enjeux et défis, avec plus d’une dizaine de sous thèmes.

Cette rencontre qui se voulait transdisciplinaire à donner lieu à des regards croisés sur les philologies étrangères, la sociologie, le droit, l'histoire, la littérature, la philosophie, etc.

Notons que le « Vendredi libéral » est une initiative de la Fondation Friedrich Naumann, et ce énième rendez-vous a été organisé en collaboration avec le Centre d’études et de recherches panafricains et globales(CERPAG) et l’université Witwatersrand de Johannesburg (Afrique du Sud), en marge de la Journée de l'Afrique célébrée le 25 mai dernier.

Auteur: Daniel Coulibaly