Contenu - LA DIPLOMATIQUE D'ABIDJAN
LDA Journaliste

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L’Ambassade de l’Inde en Côte d’ivoire a célébré le 76ème Jour de son Indépendance le 15 août 2022 avec joie  et enthousiasme dans l’enceinte de  l’ambassade de l’Inde sise à Cocody. 

Entouré de ses amis, de ses proches collaborateurs et une importante communauté indienne résidente à Abidjan, Sailas THANGAL, l’ambassadeur de l’Inde en Côte d’Ivoire a célébré avec faste le 76e anniversaire de l’Indépendance de son pays.

Un peu plus tôt, Sailas Thangal a d’abord déployé le drapeau de son pays suivi de la lecture du message du Président indien. 

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Apres, dans son discours, le diplomate indien s’est dit heureux de célébrer cet instant avec ses amis, ses collaborateurs et sa communauté. Non sans oublier d’expliquer le sens de cette cérémonie.

«  Je remercie tous ceux qui ont effectué le déplacement ce jour pour célébrer avec la République de  l’Inde son 76e anniversaire. C’est un moment très important, la communauté indienne qui est rassemblée est le lien, le  bon  pont organique entre l’inde et la Côte d’ivoire », a déclaré M. THANGAL.

Il a aussi indiqué que  lorsque l’inde a obtenu  son indépendance le pays était pauvre.  Mais, grâce au travail acharné de concitoyens indiens, aujourd’hui et avec la direction du gouvernement, l’inde a pu atteindre un niveau élevé aujourd’hui.

Par ailleurs, le chef de la  diplomatie indienne en Côte  d’ivoire a remercié le chef d’Etat ivoirien et  son premier Ministre pour leur orientation, les soutiens et l’aide qu’ils apportent  afin de faciliter le travail de l’ambassade de l’inde en Côte d’Ivoire.

Il, a félicité  le Président Alassane Ouattara et le Premier ministre Patrick Achi, pour leur leadership qui a permis d’enregistrer un taux  de croissance de 7 % en 2021.

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L’Institution de Prévoyance sociale de la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (IPS-CGRAE), qui a pour mission d’assurer le recouvrement des cotisations et d’effectuer le paiement des prestations, s’est inscrite dans une démarche d’amélioration continue. Elle se dote de moyens nécessaires pour offrir une retraite sereine aux fonctionnaires.

« Avant, il nous fallait attendre 24 mois voire 36 mois pour percevoir la première pension. Aujourd’hui, ces délais sont réduits à 41 ou même 30 jours. Nos pensions sont payées régulièrement et à la bonne date », se réjouit Issa Diakité, agent de l’Etat à la retraite.

« Quand vous ne pouvez pas vous déplacer comme moi pour vous rendre à une agence, les agents viennent vers vous pour vous aider », dit Elisabeth Vry, veuve de retraité, en situation d’invalidité.

En 2020, ce sont 142 ayants droit qui ont bénéficié d’une assistance à domicile par le service de l’action sanitaire et sociale auprès des retraités de l’IPS-CGRAE. L’Institution œuvre, au quotidien, à l’amélioration des conditions de vie des fonctionnaires et agents de l’Etat à la retraite.

Créée par l’ordonnance n° 77-206 du 05 avril 1977, l’Institution offre un revenu de remplacement versé au fonctionnaire qui atteint l’âge de la retraite, le capital décès qui est un paiement unique aux ayants droit du fonctionnaire décédé, des prestations de survivants versés au conjoint du fonctionnaire décédé et aux orphelins, une prestation d’invalidité versée au fonctionnaire en situation d’invalidité.

En plus de leur faciliter l’accès aux prestations, la caisse de retraite met à leur disposition de nouvelles offres.

En effet, pour permettre aux fonctionnaires et agents de l’Etat de vivre leur retraite avec sérénité, l’IPS-CGRAE a mis en place la retraite complémentaire par capitalisation dénommée « La Complémentaire ».

Ce régime opérationnel depuis le 2 novembre 2021 a été élaboré au terme d’un processus de dialogue social avec l’ensemble des représentants syndicaux de la Fonction publique. Destiné aux fonctionnaires et agents de l’Etat en activité, la Complémentaire vient compléter le régime actuel de retraite, notamment la retraite de base par répartition. La coexistence des deux régimes assure désormais à l’adhérent un niveau de vie plus confortable à la retraite. Le taux de cotisation obligatoire est de 5% du salaire de base prélevé directement à la source. L’adhérent a également la possibilité de bonifier son épargne par des contributions additionnelles. Le montant minimum requis est de 5 000 FCFA par mois pour les contributions additionnelles et de 25 000 FCFA pour les versements libres.

Le principe de la mise en place d’un régime de retraite complémentaire a été adopté en avril 2018 par le gouvernement, avant la signature d’un décret le 24 juin 2020, puis d’un arrêté le 22 janvier 2021.

La retraite complémentaire assure à l’adhérent une rémunération à hauteur de 3,5% l’an et le versement d’une quote-part sur les revenus de placement, le cas échéant. Ce qui lui permettra de maintenir sa qualité de vie, ainsi que celle de sa famille, pendant sa retraite.

Pour rapprocher les services des populations, l’IPS-CGRAE étend son réseau. Le 05 mars 2022, l’agence principale de l’IPS-CGRAE de San Pedro a ouvert ses portes. Dernière-née des agences, elle vient en appui à celles d’Abidjan, de Man, de Korhogo, de Grand-Bassam, de Bouaké, de Daloa, et aux représentations d’Abengourou et de Gagnoa.

L’agence de San Pedro offre des prestations aux fonctionnaires et agents retraités et en activité de la zone. Elle couvre les régions de San Pedro, de la Nawa et du Gbôklè.

Première institution de prévoyance sociale à avoir obtenu la certification ISO 9001 version 2015 en Afrique de l’Ouest, l’IPS-CGRAE poursuit son programme de modernisation du système de couverture sociale, pour assurer aux retraités, une vie paisible après l’exercice de leur fonction. Conformément à la vision du Président de la République, celle d’une Côte d’Ivoire solidaire qui œuvre à la protection de toutes les couches sociales.  

Gouv.ci

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A l’instar de toutes les représentations diplomatiques ivoiriennes à travers le monde, l’ambassade de Côte d’Ivoire en France a commémoré le 62ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire le dimanche 7 août dernier à travers une cérémonie haut en couleurs. Une occasion pour SEM Maurice Kouakou Bandama, ambassadeur de la Côte d’Ivoire en France de saluer la belle coopération entre son pays et la France. Mais aussi de féliciter la diaspora ivoirienne pour son dynamisme. 

Les locaux de l’ambassade de la Côte d’Ivoire en France ont servi de cadre à cette célébration du 62ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. C’est dans une ferveur à l’ivoirienne que SEM Maurice Kouakou Bandama, ambassadeur de la Côte d’Ivoire en France, a partagé ces moments avec ses compatriotes venus nombreux pour la circonstance. 62 ans sont passés depuis que la Côte d’Ivoire a acquis sa souveraineté nationale et internationale. Depuis, le pays a connu un parcours que le Chef de la mission diplomatique ivoirienne n’a pas manqué de relater.

« Les deux premières décennies ont vu notre pays connaitre une accélération de son développement et de son histoire de jeune nation porté par un idéal de paix et un modèle de développement économique et social sans précédent en Afrique. Pays de grande intégration régionale et sous-régionale, jouissant d’une longue stabilité et d’une grande cohésion sociale, notre pays a connu des soubresauts d’une longue crise politique et militaire qui s’est prolongée dans une crise post-électorale en 2010 et 2011 », a rappelé l’ambassadeur.

Si cette belle épopée ivoirienne a été ternie par la longue crise politico-militaire, il y a de quoi de réjouir désormais avec l’avènement du Président Alassane Ouattara et l’espoir qu’il a suscité.

« Depuis avril 2011, à sa prise de pouvoir effective, le Président Alassane Ouattara a travaillé vigoureusement à redresser la Côte d’Ivoire et à rassembler tous les Ivoiriens. Ces efforts soutenus par la volonté commune de tous les Ivoiriens de retrouver la paix ont permis de faire progressivement des avancées significatives sur le processus de la réconciliation », s’est réjoui l’ancien ministre ivoirien de la culture et de la francophonie.

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Le diplomate justifie sa satisfaction par des faits que sont le retour de la quasi-totalité des réfugiés politiques et des exilés, la fin, par l’ONU, depuis le 30 juin 2022 dernier, du statuts d’exilé politique ivoirien dans le monde, le retour du Président Laurent Gbagbo au pays natal, la relance du dialogue politique, le dégel des comptes de nombreuses personnalités politiques, l’audience accordée au Président Laurent Gbagbo par le Président Alassane Ouattara au palais présidentiel, la rencontre au sommet des Présidents Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara le 14 juillet dernier.

Aussi, dans son adresse solennelle à la nation, le Président de la République a-t-il annoncé plusieurs décrets dont la grâce au Président Laurent Gbagbo, le dégel de ses comptes bancaires, le paiement intégral de ses émoluments d’anciens président de la République. « A ces mesures qui vont renforcer la paix et la réconciliation, le Président Alassane Ouattara a pris des décrets de grâce.

Malgré la récession due à la pandémie de la COVID-19, et à la guerre en Ukraine, pour faire face à la vie chère, le chef de l’Etat a pris des mesures décisives qui vont soulager nos populations. Ces mesures, malgré la crise que nous connaissons, représentent plusieurs centaines de milliards de francs cfa.

Le chef de l’Etat a, en outre, recommandé au secteur privé d’étendre toutes ces mesures à leurs travailleurs.

« Comme vous le voyez chers compatriotes, la Côte d’Ivoire solidaire est une réalité », s’est réjoui l’Ambassadeur. « Le partage des fruits de croissance est une réalité avec le chef de l’état, le Président Alassane Ouattara et son gouvernement dirigé par le premier ministre Patrick ACHI. Nous affirmons notre fierté au Président de la République, au premier ministre et à l’ensemble des membres du gouvernement pour l’excellent travail abattu au bénéfice de notre pays », a salué SEM Maurice Kouakou Bandama.

Cette célébration des 62 ans de l’indépendance de la Côte d’Ivoire a été l’occasion idéale pour l’ambassadeur d’évoquer la bonne relation entre la Côte d’Ivoire la France. 

« Nous nous devons nous réjouir de l’excellence des relations politiques, économiques, scientifiques, culturelles et militaires entre notre pays la Côte d’Ivoire et la France, notre pays hôte. La Côte d’Ivoire et la France entretiennent des relations multiformes de coopération dans tous les domaines dont nous nous réjouissons », s’est-il satisfait avant de révéler le poids des entreprises françaises dans l’économie ivoirienne. 

« Les opérateurs économiques français sont présents dans notre pays à travers 250 filiales françaises qui génèrent 400 000 emplois. La part de ces investissements de ces entreprises françaises représente 25% des investissements directs et étrangers. Premier partenaire commercial au sein de l’UEMOA, la France compte 80% des entreprises européennes en Côte d’Ivoire et réalise ainsi la plus forte implantation des entreprises françaises en Afrique subsaharienne. Elle est le premier bailleur bilatéral de fonds de la Côte d’Ivoire et intervient dans des secteurs essentiels tel que l’eau, le transport, l’éducation etc… » 

Les performances des Ivoiriens de la diaspora n’ont pas laissé indifférent l’ambassadeur Maurice Kouakou Bandama qui a rendu un grand hommage à ses compatriotes.

« Vous êtes de nombreux Ivoiriens qui vous illustrez dans tous les domaines d’activités ici en France, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Notamment Monsieur Olivier TEBILY, ancien footballeur international ivoirien, aujourd’hui propriétaire de champs de vigne et producteur de Cognac en France. La diaspora ivoirienne a été honorée à l’occasion de la journée d’excellence qui s’est tenue le 5 août dernier au palais présidentiel. En effet, en raison de ses nombreuses actions en faveur des femmes ivoiriennes de la diaspora, Mme Carole SANNI, Présidente de L’UAFFI a reçu le prix d’excellence du meilleur ivoirien de la diaspora. Nous nous réjouissons également du deuxième prix d’excellence du meilleur diplomate ivoirien attribué à notre collègue, le chef de service protocole, Monsieur Ibourahéma  Bakayoko. Ce qui montre que notre diaspora est dynamique et les Ivoiriens de France sont des modèles. Je voudrais vous dire merci. Et vous inviter à vous engager toujours dans la construction de la paix. La diaspora ivoirienne s’illustre par son engagement à construire la paix », s’est contenté le diplomate.  

Après ce beau discours de l’ambassadeur SEM Maurice Kouakou Bandama, place a été faite à la valorisation de la culture ivoirienne. Ce, à travers un défilé de mode en tenue traditionnelles de Côte d’Ivoire, des prestations de danse  Zaouli, de balafon et d’artistes lyriques faisant des opéras et des classiques ivoiriens.

Il faut signaler, la présence à cette célébration de la fête nationale de la Côte d’Ivoire  des ambassadeurs des pays amis de la Côte d’Ivoire que sont le Congo Brazzaville, la Guinée équatoriale, le Sénégal, le Rwanda, la Guinée Bissau, le Gabon, le Maroc, la Tunisie, le Mali, les USA, l’Algérie, la Libye, le Togo, l’Allemagne et de la Russie.

C’est par un somptueux cocktail avec des mets ivoiriens que cette belle cérémonie a pris fin. 

Correspondance Particulière     

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En juin, lors d’un voyage au Sénégal et au Rwanda, mon premier voyage en Afrique depuis le début de la pandémie, j’ai pu constater d’innombrables exemples africains d’innovations.

Parmi celles-ci figurent notamment une université rurale formant la prochaine génération de professionnels de la santé mondiale ; une entreprise qui transforme des pneus usagés, lieux de reproduction des moustiques, en gazon synthétique et en combustible pour les cimenteries ; et une équipe de scientifiques développant des vaccins et des traitements de pointe pour lutter contre toutes sortes de maladies infectieuses.

Après avoir passé 20 ans à me rendre sur le continent et à travailler avec ses dirigeants, je n’ai nullement été surprise de voir que des solutions africaines qui permettaient de répondre aux défis de l’Afrique. Je n’ai pas plus été surprise de découvrir que bon nombre des personnes talentueuses à l’origine de ces solutions étaient des femmes.

Deux jeunes femmes de 20 ans ont créé E-cover, une société de recyclage de pneus, basée à Dakar. Les femmes sont aussi largement présentes dans les structures d’enseignement supérieur. Elles représentent notamment 70 % des étudiants de la « University of Global Health Equity », l’école dans laquelle je me suis rendue à Butaro, au Rwanda, ainsi que la moitié du personnel de l’Institut Pasteur de Dakar, une institution de recherche de renom et un fabricant de vaccins et de solutions de diagnostics.

Ces femmes jouent un rôle important pour l’avenir de l’Afrique. Mais pour y arriver, elles ont dû, comme la plupart des femmes du monde, persévérer et surmonter des difficultés économiques, une répartition inégale des responsabilités en matière de soins et une norme culturelle omniprésente selon laquelle le rôle des femmes demeurerait, avant tout, la gestion du foyer. Ce succès durement gagné est un exemple pour leurs familles et leurs communautés.

En outre, les femmes autonomes et en bonne santé contribuent à l’amélioration de l’équité en santé, aux progrès technologiques et à assurer un avenir financier plus sûr pour tous. Selon une estimation de la Banque mondiale, si les femmes disposaient des mêmes moyens financiers que les hommes, la richesse mondiale totale augmenterait de 14 %. L’égalité des sexes demeure à la fois un défi global – et ce notamment depuis la pandémie qui a eu pour effet d’exacerber les inégalités entre les sexes – et une opportunité.

À la Fondation Gates, nous réalisons l’importance capitale de permettre aux femmes d’accéder aux mêmes opportunités que les hommes afin de réaliser leur plein potentiel. Nous avons également appris ce qui est nécessaire pour y parvenir. Au lieu de laisser aux femmes le soin de surmonter par elles-mêmes les obstacles systémiques auxquels elles sont obligatoirement confrontées, les dirigeants peuvent stimuler des progrès beaucoup plus rapides en mettant en œuvre des politiques et des pratiques volontaires pour permettre l’élimination de ces obstacles.

Parmi les domaines dans lesquels des actions immédiates permettraient de faire une grande différence, on retrouve notamment : Les soins de qualité. Lorsque les femmes ont accès à des soins médicaux de qualité et sont maitre de leurs propres choix en matière de santé et de planification familiale, le résultat n’est pas uniquement une amélioration du niveau de santé et de productivité des femmes ; cela se ressent également sur leurs familles (y compris les hommes dans leur vie) et leurs communautés.

Pourtant, trop souvent, les problèmes de santé des femmes sont marginalisés. J’ai visité le centre d’appels de Babyl Rwanda. Ce centre gère quotidiennement 3 000 rendez-vous de télésanté avec des médecins et des infirmières, et est un excellent exemple d’organisation qui veille à ce que les femmes ne soient pas laissées pour compte.

 Les soins médicaux par téléphone sont une approche transformatrice pour tous, mais surtout pour les femmes vivant en zones rurales pour qui il peut s’avérer difficile de laisser enfants et travail derrière afin de se rendre à une clinique ou même difficile d’aborder des questions de santé sexuelle avec leur médecin, bien qu’elles puissent les connaitre personnellement. Initialement, le système a rencontré quelques problèmes.

Le centre Babyl Rwanda a constaté que les femmes avaient du mal à prendre rendez-vous car les comptes Babyl étaient liés à des téléphones portables individuels, ceux-ci appartenant souvent à leurs maris. Ce problème a été résolu en modifiant le système d’identification des patients et en adoptant leur numéro de carte d’identité nationale.

Plusieurs personnes peuvent désormais utiliser les services de télésanté sur un même téléphone, et le nombre de femmes utilisant ces services a doublé. Le soutien aux entreprises tenues par des femmes. Une étude de la Banque mondiale menée dans 10 pays africains a révélé que les entreprises détenues par des hommes bénéficiaient de six fois plus d’investissements en capital que les entreprises tenues par des femmes.

Au Sénégal, alors que 31 % des entreprises appartiennent à des femmes, celles-ci n’ont accès qu’à 3,5 % des capitaux disponibles. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de manquer de garanties et de devoir faire face à la fois à des préjugés sexistes et à un coût plus élevé de capitaux. Grace à WIC Capital, une structure fondée par Thiaba Camara Sy et qui finance exclusivement des entreprises dirigées par des femmes, diverses entrepreneures en Afrique, dont Yaye Souadou Fall et Khady Diallo et leur société de recyclage de pneus, ont pu combler cet écart, employer des centaines de personnes et mettre de nombreux produits indispensables sur le marché. Imaginez les avancées dont les Africains pourraient bénéficier si les gouvernements et les institutions financières investissaient davantage dans le pouvoir de transformation des femmes entrepreneures en attribuant des ressources aux entreprises appartenant à des femmes, y compris un meilleur accès à des crédits abordables. L’accès aux services de garderie pour enfants.

À l’Institut Pasteur de Dakar (IPD), plusieurs des femmes m’ont dit qu’elles pouvaient travailler uniquement parce qu’elles avaient pu trouver des services de garde à l’enfance. De nombreuses femmes n’ont pas cette option. Le manque de services de garderie accessibles et abordables est non seulement un défi logistique pour les familles, mais également une importante opportunité économique manquée pour leur pays.

Selon l'Organisation internationale du travail, l’adoption de politiques globales de soins permettrait d’augmenter les taux d'emploi en Afrique de près de 11 % pour les femmes et de 8 % globalement, car la disponibilité de services de garderie profite également aux hommes. L’IPD est sur le point de devenir le premier site africain de production de vaccins à haut volume, y compris contre la COVID. Les progrès de l’IPD dépendent en grande partie de la capacité des femmes scientifiques à pouvoir apporter leur contribution.

Ainsi, bien que les innovations qui naissent dans les laboratoires de l’IPD soit nécessaires, le centre de garderie pour enfants que l’Institut construit s’avère être tout aussi important. Il existe un autre changement, de nature plus profonde, qui permettrait à l’Afrique de maintenir, et même d’accélérer son élan.

Presque toutes les femmes avec qui j’ai pu m’entretenir lors de ma visite, et ce, peu importe leur âge et leur expérience, m’ont parlé des remarques auxquelles elles sont constamment confrontées : « N’ayez pas trop d’ambition professionnelle ou vous ne parviendrez jamais à trouver un mari. », « C’est un métier d’hommes. Que faites-vous dans ce milieu ? », « Si vous insistez pour devenir médecin, au moins n’envisagez pas une carrière de chirurgien, ou vous ne pourrez pas être une épouse et une mère ».

Ce problème ne se limite certainement pas uniquement à l’Afrique. Chez moi, aux États-Unis, les femmes sont également confrontées à des remarques similaires. Il n’existe pas de moyen facile de changer les mentalités. Mais la première étape consiste à comprendre l’impact engendré lorsque des efforts dans ce sens sont réalisés. Les politiques et les programmes visant à faire progresser les femmes ne sont réellement efficaces que s’ils sont accompagnés d’efforts stratégiques visant à aider les gens à comprendre que lorsque les femmes sont encouragées à atteindre leur plein potentiel, cela crée un ensemble de possibilités bénéfiques à tous.

 Au Sénégal, j’ai rencontré Binta Diao, une femme qui, à l’âge de 14 ans, a été forcée de quitter l’école pour épouser un homme ayant presque le double de son âge. À 20 ans, elle a commencé à suivre des cours à Tostan, une organisation qui dispense des cours sur les Droits de l’Homme, la démocratie, la santé et l’économie aux communautés ouest-africaines. Les femmes qui ont suivi les formations de Tostan contribuent à l’évolution des normes culturelles tout en démontrant à leurs maris que lorsque les femmes gagnent un revenu, les hommes en bénéficient également. Binta a commencé par vendre des légumes, puis du lait de vache, et est aujourd’hui l’animatrice d’une émission de radio à succès.

Elle aborde des sujets portant sur la santé maternelle et néonatale, motive d’autres femmes à créer leur propre entreprise et partage des conseils sur les projets susceptibles d’être rentables. Le constat de Binta est édifiant. « Avant, je n’étais qu’une femme ordinaire », confie-t-elle. « J’étais rabaissée » a-t-elle ajouté.

Mais aujourd’hui quand elle parle, les gens écoutent. Grâce à de tels efforts, la vision des femmes au sein de plus en plus de communautés commence à évoluer et ces communautés commencent à prospérer. Ce n’est que lorsque les expériences de femmes comme Binta ne seront plus minimisées et que les dirigeants africains percevront enfin le potentiel illimité de toutes les femmes du continent, qu’ils seront en mesure de permettre des progrès extraordinaires pour tous.

Par Melinda French Gates

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La Confédération africaine de football (CAF) a officialisé, mercredi 10 août 2022 à Arusha en Tanzanie, le lancement de la Super Ligue africaine dès août 2023.

“Le coup d’envoi officiel de cette ligue sera donné en août 2023,” a annoncé le Président de la CAF Patrice Motsepe, rappelant que la décision du lancement de la Super Ligue africaine avait été prise le mois dernier par le Comité exécutif de la CAF.

La prime totale de la Super Ligue sera de 100 millions USD, tandis que le vainqueur recevra 11,5 millions USD, a rappelé le président de l’instance footballistique africaine lors de la 44ème Assemblée générale ordinaire de la CAF, tenue à Arusha en Tanzanie.

“Nous sommes enthousiastes pour la Super Ligue africaine et convaincus qu’elle changera le visage et la compétitivité de la CAF et du football Africain,” s’est-il réjouit.

Affirmant l’engagement de la Confédération africaine de football à adhérer et à se conformer aux meilleures pratiques mondiales en matière de gouvernance, d’audit, d’éthique, de transparence, de finances et de gestion, il a indiqué que chaque association membre recevra 1 million USD par an, qui seront tirés des fonds de la Super Ligue.

En outre, 50 millions USD seront alloués à la CAF, tirés de ces mêmes fonds, pour le développement du football des jeunes et des femmes et pour toutes ses autres compétitions, afin de s’assurer qu’elles soient compétitives au niveau mondial.

Se félicitant des progrès réalisés dans le cadre du Championnat africain de football scolaire de la CAF, M. Motsepe a annoncé que la Confédération africaine a l’intention d’utiliser le don de 10 millions USD de la Fondation Motsepe comme prime pour développer les infrastructures scolaires de football et éducatives.

La CAF a fait de bons progrès depuis la 43ème Assemblée Générale Ordinaire et Elective et pose des bases solides pour que le football africain soit compétitif au niveau mondial et auto-suffisant, a-t-il déclaré, expliquant que cette base solide repose sur le “Plan d’action CAF 2021-2025” formulé par la nouvelle direction et en vertu duquel certains changements et réformes fondamentaux sont engagés pour faire du football africain l’un des meilleurs au monde.

De bons progrès ont été réalisés dans le développement des compétitions interclubs, des compétitions féminines et celles des jeunes, a noté le patron du football africain, rappelant que le montant total des primes de la Ligue des Champions a augmenté de 12,5 millions USD à 17,6 millions USD, tandis que celui de la Coupe de la CAF est passé de 6,375 millions USD à 9,9 millions USD.

Par ailleurs, la dotation totale de la Coupe d’Afrique des Nations féminine TotalEnergies (WCAN) Maroc 2022 est passée de 975.000 USD à 2,4 millions USD, soit une augmentation de 150%, a-t-il poursuivi, ajoutant que la Ligue des champions féminine, qui n’avait pas de rétribution financière bénéficiera désormais d’une prime s’élevant à 1,5 million USD.

L’Afrique regorge de talents footballistiques et de joueurs de classe mondiale, a souligné Patrice Motsepe, se disant convaincu qu’à moyen et long terme, les bases solides et les progrès réalisés depuis la dernière Assemblée générale ordinaire rendront le football africain compétitif au niveau mondial et attractif pour les fans de football, les sponsors, les partenaires et autres parties prenantes dans le monde entier.

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La Confédération brésilienne de football (CBF) a annoncé qu’il demandera à la FIFA d’annuler définitivement le match des qualifications pour la Coupe du monde Qatar-2022 contre l’Argentine, suspendu par les autorités brésiliennes en raison de la violation de mesures anti-covid.

En avril dernier, la Fifa avait décidé que le match serait rejoué le 22 septembre, à moins de deux mois du début du mondial qatari (20 novembre-18 décembre).

Le match au sommet avait été interrompu le 5 septembre 2021 à Sao Paulo après seulement cinq minutes de jeu par des agents de l’Agence nationale de surveillance sanitaire (Anvisa), qui a accusé quatre joueurs de l’Albiceleste évoluant alors en Angleterre de ne pas observer la quarantaine préventive.

Les agents de l’Anvisa ainsi que la police fédérale étaient entrés sur le terrain pour mettre fin à la rencontre, créant une confusion qui a fait le tour du monde.

Mercredi, la CBF a expliqué dans un communiqué que le sélectionneur Tite et ses adjoints ne souhaitaient pas disputer la rencontre et elle demandera à la FIFA d’annuler ce match.

Le président de la confédération, Ednaldo Rodrigues, cité dans le communiqué, a soutenu que le Brésil veut se concentrer à 100% sur le mondial pour décrocher le sixième titre de son histoire.

L’Argentine partage aussi la position brésilienne. Le président de la fédération (AFA), Claudio Tapia, avait affirmé ne pas vouloir que ce match soit rejoué, menaçant même de saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Le Brésil et l’Argentine ont terminé les éliminatoires sud-américaines dans les première et deuxième places respectivement.

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La légende américaine du tennis Serena Williams, qui a annoncé mardi sa retraite prochaine des courts, a été éliminée au 2e tour du WTA 1000 de Toronto, mercredi 10 août 2022, battue 6-2, 6-4 par la Suissesse Belinda Bencic, 12e mondiale.

L’Américaine âgée de 40 ans avait remporté lundi son premier match de l’année, six semaines après son retour manqué à Wimbledon.

Elle sera attendue la semaine prochaine à Cincinnati avant l’US Open à la fin du mois, qu’elle a remporté à six reprises et qui semble être l’endroit désigné pour des adieux.

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C’est fait. La 4e édition du festival des 3 A de Jacqueville a été lancée ce mercredi 10 août 2022, à la place Dirabou de la cité balnéaire. C’était en présence des guides religieux, des autorités administratives, coutumières et traditionnelles de ladite ville située à environ 61 kilomètres d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne.

Evènement le plus attendu de cette ville touristique, le Festival des 3 A de Jacqueville a officiellement ouvert ses portes ce mercredi 10 août 2022.

Pour la première journée plusieurs activités se sont déroulées, à savoir le début du tournoi de Maracana, dont 16 équipes issues de 16 villages sur les 46 que compte Jacqueville sont en compétition, l’installation des bazars et stands, le concert des champs religieux, etc.

« A Jacqueville, nous avons trois peuples que sont les Alladjan, les Ahizi et les Akouri (les 3A) qui vivent ensemble en parfaite harmonie et sans histoire, et personne ne connait leur culture. Il fallait donc créer quelque chose pour montrer aux yeux du monde la culture de ces trois peuples sans bruit, sans palabre qui s’aiment beaucoup.

Pour cette 4e édition du festival des 3 A, je constate la mobilisation de toutes les 18 générations qui compose notre belle cité. Et cette année, je sens vraiment l’engouement autour de l’évènement, cela est à saluer », a déclaré Dagry Geneviève, commissaire générale du Festival des 3 A de Jacqueville, lors de la cérémonie de lancement.

« S’unir pour développer », tel est la thématique autour de laquelle les activités et les réflexions vont tourner au cours de cette 4e édition du Festival des 3 A de Jacqueville, placée sous le parrainage du ministre-gouverneur du District autonome d’Abidjan, Robert Beugré Mambé.

« Ce thème a été choisi pour inciter les uns et les autres à œuvrer pour le développement de Jacqueville. On manque de beaucoup de choses ici donc, si on se met ensemble pour pouvoir développer notre cité, nous aurons une belle vie ici. Le festival se veut alors être le moteur de développement de Jacqueville. Et comme j’ai l’habitude de le dire, la culture est une arme de paix et de développement », a expliqué madame la commissaire générale.

Procédant à l’ouverture solennelle des festivités, le président du comité d’organisation, Anem Adolphe a tenu à remercier tous les partenaires qui ont bien voulu associer leur image pour la réussite de l’évènement.

 Il a aussi déballé le programme de l’édition 4 du festival des 3 A de Jacqueville, tout en rappelant les objectifs visés par les organisateurs à travers la mise sur pied de ce grand rendez-vous culturel dans la région des Grands Ponts.

« Nous organisons chaque année ce festival pour que les fils et filles des 3 peules (les 3 A) puissent se retrouver dans un même lieu et autour d’un même idéal qu’est le développement de Jacqueville.

Ce festival a aussi pour but de sauvegarder nos us et coutumes qui sont en train de disparaître à cause de la modernisation. Cela va permettre également à nos futures générations de connaître ce que nous avons comme culture.

A travers ce festival, nous voulons en outre, faire la promotion de nos danses traditionnelles, nos us et coutumes pour ne pas faillir », a-t-il indiqué.

Prévu de se dérouler sur quatre jours, plusieurs activités ludiques et sportives vont meubler le calendrier de cette 4e édition du Festival des 3 A. Il s’agit entre autres, du tournoi de Maracana avec à la clé un grand match de gala le jour de la finale. Cette rencontre de football verra la participation des anciennes gloires du football ivoirien tel que Zezeto.

Le théâtre, l’humour, les passages des danses traditionnels, les expositions des costumes et objets artistiques de la région, les différents concours à savoir le concours de pirogues, de cuisine, de Mapouka, de miss Awoulaba, de la grande parade de toutes les communautés vivant à Jacqueville, ce sont autant d’autres activités qui vont tenir en haleine les festivaliers durant les festivités.

Il y aura également une Journée du déjeuner africain avec au menu des mets tels que le Placali (la purée de manioc) et l’APF (Attiéké Poisson Fumé), qui sera suivie d’un Zouglou show.

Pour l’apothéose, un concert géant aura lieu le samedi 13 jusqu’à l’aube du dimanche 14 août. Ayant placé la barre haute pour la présente édition, Mme Dagry Geneviève et son équipe promettent des moments inoubliables aux festivaliers qui effectueront le déplacement.

Correspondance particulière

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Au niveau des nombreuses opportunités de travail que présente la ville de Man, un groupe de femme a décidé de se livrer au concassage de pierres qui jonchent la voie menant à Biankouma pour assurer le quotidien de leurs familles respectives. Entre pauvreté et besoins familiaux, elles s’arment de courage et d’abnégation pour donner un sens à leur vie. Une incursion dans leur quotidien met en lumière la pénibilité de ce métier et les conditions dangereuses dans lesquelles ces femmes travaillent.

Située dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, Man est une coquette ville où il fait bon vivre. Chef-lieu de la région du Tonkpi, elle s’étend sur une superficie de 4140,7 km2 avec une population estimée à 241 969 habitants, selon le dernier Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2021). La ville bénéficie d’une générosité de la nature qui fait d’elle, une destination particulière avec ces nombreuses potentialités touristiques et économiques. Malheureusement comme partout ailleurs en Côte d’Ivoire, cette commune a ses défavorisés de la société. Des femmes réduites à concasser des pierres pour s’assumer et prendre soins de leurs familles.

Chaque jour, par petits groupes et souvent en famille, des femmes concasseuses de cailloux investissent, dès les premières heures de la matinée, différents sites rocailleux disséminés dans la cité. Elles commencent le travail à 8 h pour terminer à 16 h, voire à 17 h pour d’autres.

Assises à même le sol, sous des hangars de fortunes ou sous des arbustes, foulards noués autour de la tête, vêtues d’un pantalon et de chaussettes pour certaines, elles concassent les pierres depuis plusieurs années.

Du quartier Grand-Gbapleu à Air France, ainsi qu’en bordure de la voie menant à la ville de Biankouma, à la sortie nord de Man, toutes ces braves femmes approchées n’ont qu’un seul refrain, la recherche du pain quotidien pour pouvoir nourrir la famille et assurer l’école de leurs progénitures.

A Air France, dans les encablures de chics bâtisses qui laissent entrevoir une vie de luxe pour les occupants, juste à côté, c’est le contraste. Des femmes et leurs enfants aidés parfois de quelques hommes, souffrent le martyr.

Retranchée sous des arbustes jonchés de roches pour concasser les pierres et en faire du gravier, dame Blon Thérèse, veuve et mère de famille, passe des journées harassantes sous le soleil, à répéter les mêmes gestes et au même endroit pour survivre comme toutes ses femmes autour d’elle.

Dame Blon Thérèse (au premier plan) et ses consœurs cassent les cailloux depuis plus de dix ans

A l’ombre des arbustes, elle tient un marteau de fabrication artisanale à main. Derrière un monticule de pierres, le visage bien marqué de rides, apparence d’une peau enfoncée et vieillissante, la quinquagénaire affiche plutôt fière allure comme en témoigne son attitude accueillante mise en relief.

« Je me débrouille ici et c’est grâce à cette activité que les enfants vont à l’école. Ce travail n’est pas pour les femmes, mais on ne sait même pas ce qu’on va faire, c’est pour cela on est venu casser les cailloux », a expliqué dame Blon.

Vu son frêle corps sur lequel dégouline un flot de sueur, tout porte à croire que la quinquagénaire vieillit chaque jour par l’endurance qu’exige ce travail.

A la sortie de la ville de Man en partance pour Biankouma, la forte colonie de ces femmes concasseuses de pierres est frappante. De part et d’autre de cette route internationale, le décor est assiégé de tas de gravier disposés çà et là.

« Chacun prend place sur le site et l’exploite selon ses forces, les propriétaires des lots nous permettent d’occuper l’espace pour juste éliminer les pierres sur leurs terrains afin qu’ils puissent construire sans difficultés », a fait savoir mademoiselle Mariam Doumbia, s’affairant tout autour de plusieurs monticules de graviers. Elle dit prêter main forte à sa génitrice pour subvenir aux besoins de la famille. Elle a dû abandonner son étalage pour embrasser le métier parce que son commerce bat de l’aile avec les incessants crédits. « Mon papa est malade, regarde ma maman là-bas, elle est fatiguée et il n’y a pas les sous », a-t-elle laissé entendre, la gorge nouée.

Pour cette autre dame de nationalité guinéenne, âgée d’environ 30 ans et qui a préféré taire son nom, se retrouver dans cette carrière est intimement lié à la défection de son conjoint. « Tu ne peux pas t’asseoir là comme ça et ne rien faire, sinon comment faire manger les enfants ? Je suis mariée, mon mari n’est pas là. Cela fait trois ans qu’il est en voyage, j’ai quatre enfants à ma charge, donc je suis venu me débrouiller ici », a-t-elle laissé entendre. Un peu plus loin, des enfants s’affairent à transporter quelques pierres de cailloux. D’autres s’adonnent au caillassage.

En effet, les enfants viennent en aide aux parents pour l’intérêt familial. Ces familles ont compris qu’il leur faut faire preuve de courage et d’abnégation pour donner un sens à leur existence.

Dans nos sociétés présentes où la solidarité a presque foutu le camp pour laisser peu à peu place au développement de l’individualisme, il reste à ces dames et leurs enfants concasseurs de cailloux, le courage pour survivre, de cette activité singulière devenue plus que vitale mais très avare.

L’activité est une affaire de famille

Un travail difficile pour un revenu insignifiant

Alors que ce travail demande beaucoup d’efforts, les revenus qui en sont issus, eux, sont assez minimes. Mais pour ces femmes qui vivent dans une grande précarité, le caillassage de ces pierres est leur unique source de revenus pour subvenir aux besoins de leurs familles. « Par jour, si tu as la force, tu peux faire une brouette et demie ou deux brouettes. Et puis, une brouette on la vend à 1000 f, de fois 1250 f », a précisé dame Blon Thérèse.

Mais malgré les efforts, empocher quelques piécettes de cette activité devient un parcours du combattant. « Ça ne marche même pas, il y a des fois on peut faire trois ou quatre mois sans achat d’un tas de gravier », explique dame Blon. Une situation difficile qui pousse les femmes à se tourner vers les boutiquiers du quartier pour solliciter des prêts et nourrir leurs progénitures.

Si pour Mlle Mariam, la vente se fait en priorité par chargement à hauteur de 200 000 f la benne, elle soutient également que les clients se font rares et “l’attente est longue et pénible”.

A quelques mètres de là, Koné Fatoumata, une trentaine d’années, ménagère et mère de trois  enfants, est vêtue d’une longue robe fleurie sur laquelle surmonte un tee-shirt manche longue rouge. Ces mains sont recouvertes de gants et des chaussettes aux pieds, sans nul doute pour se protéger contre les débris de cailloux.

Celle-ci explique que le prix du tas de gravier est fonction de la taille mais aussi de la qualité. « Ce tas de gravier rouge, je le fais à 3000 f et celui en blanc à 4500f », révèle-t-elle.

Tout comme les autres femmes préoccupées sous ce soleil ardent, une jeune dame commerçante de gravier, lance depuis sa position, comme pour marquer sa présence.  « Monsieur, les acheteurs de gravier, ça ne court pas le long de la rue. On peut passer deux à trois mois avant de gagner un chargement, vous comprenez, l’argent est insignifiant mais aussi on n’a personne pour acheter », a-t-elle souligné.

Un tour fait auprès d’un bon nombre de ces dames assises le long de la route où, bruits des marteaux se mêlent au vacarme des véhicules, le refrain est le même, « ça ne marche pas ».

Et pourtant l’activité est une menace pour leur santé

Du quartier Grand-Gbapleu à Air France jusqu’à la grande carrière de concassage de cailloux située sur la route de Biankouma, toutes les femmes exploitantes de pierre admettent souffrir de certains malaises dont les plus évoqués sont la courbature, les maux de tête, les blessures soit au pied, soit au niveau des doigts et même des yeux.

« Le travail nous fatigue assez, on ressent des maux de tête, mal de hanche, mal aux jambes, et puis on ne dispose pas de moyens pour s’acheter des médicaments », fait savoir Mme Blon, soutenue par ses consœurs sur leur site de travail au quartier Air France.

Si elles arrivent à prendre des médicaments, ce ne sont autres que ceux vendus hors des officines, indiquent-elles.

« Souvent tu peux rester là taper cailloux jusqu’à voir le sang sortir par tes narines et quand tu n’es pas protégée aussi, les débris de cailloux peuvent te déchirer », renchérit dame Koné Fatoumata.

Le métier est risqué et ces dames en ont pleinement conscience. A la moindre erreur, on a les doigts ou les mains endommagés. Quelques fois surgissent les problèmes respiratoires.

Elles espèrent du soutien qui ne vient jamais

Elles se plaignent ne pas bénéficier de soutien, ni de la part des autorités, ni de tierces personnes. “Nous sommes livrées à nous-mêmes depuis que nous sommes ici”, insiste Mme Blon. « Même quand on apprend qu’il y a une opération d’aide financière pour les femmes, on s’y déporte, on fait tous les dossiers, on dépose, mais jamais on a bénéficié de quelques choses. Alors que pour les autres ça marche mais pour nous autres jamais », a ajouté la quinquagénaire. ”J’espère qu’un jour Dieu nous viendra en aide pour sortir de cette misère”, a répliqué une autre.

Le directeur régional de l’environnement du Tonkpi, interpelle sur les conséquences de l’activité au niveau le cadre de vie

 Entre temps, l’activité fait peser de graves menaces sur l’environnement

Selon le directeur régional de l’environnement et du développement durable du Tonkpi, Klé Blé Sébastien, l’activité de concassage des pierres a des impacts négatifs. « D’abord il y a dégradation du cadre de vie parce que ces femmes utilisent les pneus usés, les sachets plastiques pour brûler les pierres afin de les fissurer et pouvoir les casser. Et donc c’est une activité qui a des impacts au niveau de la pollution de l’air. Le second impact est que lorsque la roche est concassée et enlevée, elle laisse un trou. Ce trou peut recueillir de l’eau de pluie et constitué un nid d’implantations de moustiques, favorable au paludisme », a justifié M. Klé.

Il a précisé qu’avec l’action continue de ces femmes, il peut y avoir risque d’éboulement parce que les flancs des montagnes peuvent couler.

Pour lui, certes les femmes mènent cette activité pour subvenir à leurs besoins, mais faudra-t-il encore qu’elles tiennent compte de leur propre santé, en songeant se vêtir d’équipement de protection individuelle.

Par ailleurs, le directeur régional de l’environnement et du développement durable interpelle sur l’encadrement des femmes concasseuses de pierres au niveau de la ville de Man pour ne pas qu’elles détruisent l’environnement. « Il faudrait qu’elles se retrouvent dans une structure formelle respectueuse du cadre de l’environnement, de l’hygiène de la santé », a-t-il insisté.

Le phénomène du concassage des pierres est beaucoup développé à Man. L’activité gagne de plus en plus des familles qui y trouvent une solution pour faire face à la disette. Tout le monde le voit, tout le monde le sait, mais personne n’ose en parler et apporter des solutions. Aujourd’hui avec la dégradation des flancs des montagnes, des risques planent sur la ville.

(AIP)

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 L’usine de transformation de mangue de Sinématiali construite sur une superficie de 1 ha pour une capacité annuelle de broyage de 3 840 tonnes, a été inaugurée le mercredi 10 août 2022 par le Premier Ministre Patrick Achi, pour le plus grand bonheur des populations de Sinématiali, en général, et surtout des femmes premières bénéficiaires, en particulier.
 
La mangue présente un large éventail de possibilités de transformation, à travers la mangue fraîche, la mangue séchée, la confiture de mangue, les chips de mangue, le jus de mangue et la valorisation de la pulpe.
 
La porte-parole des femmes de la filière mangue de Sinématiali, Abiba Tanoh, est reconnaissante au gouvernement. "La mangue étant un produit périssable, cette usine vient à point nommé car elle vient régler le problème de conservation. C'est un soulagement pour nous. Merci au Président Alassane Ouattara et au gouvernement", a-t-elle déclaré.
 
Pour elle, cette usine permettra à leurs époux et enfants d'avoir un emploi.
 
Au nom des femmes, elle a souhaité l'ouverture d'une aile dans l'usine pour la transformation de la mangue en beurre de mangue qui entre dans la fabrication de plusieurs produits corporels.
 
Mariamou N. Yéo, présidente de la coopérative "Yéfounpina" de Ouolo, village où est située l'usine (à 2 km de Sinématiali), exprime sa joie. "En tant que présidente de coopérative de femmes exerçant dans la filière mangue, je ne peux que me réjouir. Certaines de nos membres vont avoir du travail dans cette usine. Ce qui va leur permettre d'avoir des revenus pour augmenter leurs fonds de commerce et s'occuper de leurs familles ", a reconnu dame Yéo.
 
Cette joie est partagée par Ousmane Yéo, planteur de mangues. "Avant après nos récoltes, nous avions du mal à exporter toutes nos mangues dont la plupart pourrissaient. La production de mangues est la principale activité agricole de notre localité. Désormais, cette usine représente un soulagement pour nous. Nous allons vendre sur place et nos revenus vont augmenter ", a dit Ousmane Yéo.
 
Affou Ouattara est une bachelière sans emploi. Pour elle, cette usine est une véritable opportunité d'emplois pour les jeunes de la localité sans emploi. " J'ai le baccalauréat depuis 2018, mais je ne travaille pas. Je vais tenter ma chance lors du recrutement ", a-t-elle annoncé.
 
Pour Nabintou Traoré, commerçante de mangues à Sinématiali, c'est fini le petit commerce au bord de la route et le transport coûteux pour la commercialisation à Abidjan. "Nous, les femmes, sommes contentes de ce projet. Moi, si j'ai la chance de travailler dans cette usine, cela me fera énormément plaisir car mes revenus vont augmenter pour me faciliter la scolarisation de mes enfants", s'est-elle réjouie. 
 Gouv.ci

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